jeu. Mai 2nd, 2024

INTERVIEW : Jean Baptiste Atemegue « Les besoins sont énormes en petit matériel de santé dans nos structures ainsi que les médicaments essentiels. »

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Au moment où plusieurs épidémies refont surface dans le pays, cholera, rougeole entre autres le sénat camerounais à récemment  interpellé les collectivités territoriales à être au cœur de la politique d’humanisation des soins et de santé pour tous, à travers un soutien important à apporter aux formations sanitaires. Le maire de Ngoumou, commune située dans la région de centre a dans ce contexte accepté de répondre aux questions de SANTE NATURE INFOS dans un entretien exclusif.

 

Santé Nature Infos: Quelle sont les politiques publiques en matière santé que vous  avez mises en place, afin d’assurer la santé de vos populations depuis votre arrivée à la commune de Ngoumou?

Jean Baptiste Atemengue : L’Etat central nous donne des orientations générales en matière de politique de santé publique et au niveau de la commune un certain nombre de compétences nous sont progressivement transférées. Je dis bien progressivement et à notre avis lentement puisque très peu de transferts des ressources suivent. Mais nous ne dormons pas face à une demande d’accès aux soins importante de nos populations financièrement démunies.  Nous mettons en avant la solidarité et une approche communautaire pour mutualiser les dépenses de santé. Nous avons aussi sollicité du ministre de la santé publique une légère modification de la carte sanitaire de notre commune avec la transformation

SNI : L’une des missions des maires c’est l’appui en matériel médico-sanitaires aux hôpitaux. Est-ce effectif dans votre commune?

JBA : Dans ce domaine nous avons eu à équiper il y a deux ans quatre centres de santé et avec les dons belges que nous venons de recevoir, nous allons renforcer les équipements des centres de santé intégrés et de l’hôpital de district de Ngoumou ville.

 SNI : Y’a t-il une épidémie ou une pandémie qui sévit dans votre commune? Quelles stratégies adoptez-vous pour y faire face ?

JBA : Nous avons eu quelques cas de choléra dans deux villages. Des cas importés de Yaoundé. Les mesures de désinfection ont été prises et on s’est assuré de la disponibilité de l’eau potable dans ces deux villages où toutes les populations ont été sensibilisées. Pour l’instant il n’y a plus eu de contamination depuis un mois. Nous avons accentué aussi les activités du “mercredi propre” au centre ville comme dans les villages pour plus d’hygiène partout.

SNI : L’accès à l’eau potable est-il une réalité à Ngoumou ?

JBA : L’eau potable est disponible. La mairie fait beaucoup d’efforts pour la maintenance. Nous avons par exemple en 2022 décidé de consacrer toute la dotation de ce domaine à la réhabilitation de 15 forages qui ne fonctionnaient plus au lieu de construire 4 nouveaux. La fondation suisse Saint Martin basée à Otele a beaucoup aidé en construisant depuis plus de 20 ans des centaines de puits et ils en assurent la maintenance. C’est une grande œuvre qui allège la charge de l’Etat et de la commune

 

« Il faudrait vraiment les contractualiser pour que les patients soient en sécurité et bien soignés »

 

SNI : Avez-vous des besoins spécifiques en matériel sanitaire ?

JBA : Les besoins sont énormes en petit matériel de santé dans nos structures ainsi que les médicaments essentiels. Vous savez que le pouvoir d’achat des populations rurales est très faible.

SNI : Les structures hospitalières de la commune assurent-elles une bonne prise en charge des patients ?

JBA : Nos structures font de leurs mieux. Le personnel médical fait de son mieux avec peu de moyens. Le personnel d’appui est même dans l’incertitude d’être payé cette année puisqu’aucune autorisation de dépenses n’a été délivrée par le ministère cette année. Mais ce personnel travaille bénévolement nuit et jour. Il faudrait vraiment les contractualiser pour que les patients soient en sécurité et bien soignés

SNI : votre mot de fin

En mot de fin nous, les élus locaux, souhaitons que les compétences et les ressources ne soient transférées pour que nous prenions en charge efficacement les besoins de santé primaire de nos populations.

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