mar. Déc 10th, 2024

Autisme : mieux comprendre, afin d’agir tôt pour prévenir la maladie

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Le 2 avril, c’est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Un événement qui permet de marquer le soutien aux personnes concernées et à leurs proches, alors que 95 % d’entre elles se disent incomprises dans ce qu’elles vivent. Au Cameroun, près de 3000 enfants naissent autistes chaque année d’après le ministère de la Santé publique.

Grâce l’imagerie cérébrale et à la biologie moléculaire, qui permettent de comprendre comment fonctionne le cerveau sans entrer dedans, la science avance beaucoup plus vite afin de déceler les origines de l’autisme et développer des interventions adaptées.

L’autisme est-il un trouble génétique ?

Le poids de la génétique est très fort mais les facteurs environnementaux jouent un rôle aussi et altèrent le développement cérébral dès les premiers mois de la vie fœtale. L’architecture du cerveau et les connexions, qui vont établir des relations entre les cellules pour constituer des réseaux nerveux -du langage, de la motricité, de l’apprentissage-, sont altérés pour des raisons liées à la génétique mais aussi des causes liées à l’environnement tels que : infections, toxiques…

Prévenir l’autisme : La vitamine D protégerait le fœtus contre l’autisme

Les chercheurs ont donné à ces souris enceintes des suppléments en vitamine D, pour découvrir qu’après le premier tiers de la durée de leur gestation, elles accouchaient de souriceaux qui ne développaient pas de troubles autistiques. Cette découverte vient confirmer le rôle crucial de la vitamine D dans le développement cérébral,

prévenir l’autisme avec le Zinc

En analysant la concentration de 26 éléments se retrouvant dans le cuir chevelu d’enfants autistes âgés entre 0 et 15 ans, des chercheurs ont remarqué que près d’un enfant autiste sur deux souffrait d’une déficience sévère en zinc entre la naissance et 3 ans. Par contre, plus ces enfants grandissaient, moins cette carence était importante. Les chercheurs croient donc qu’il existerait une association entre une déficience en zinc en bas âge et le développement de l’autisme.

Comprendre l’agressivité chez un enfant autiste

L’autisme, anciennement rattaché aux «Troubles envahissants du Développement » (TED), est aujourd’hui appelé de manière élargie « Troubles du Spectre de l’Autisme » ou TSA

«Derrière tout comportement – qu’il soit adapté ou non, dangereux ou non – se trouve un besoin légitime que l’enfant essaie de communiquer du mieux qu’il peut», indique le Dr Beauchamp-Châtel.

Car les crises de colère des enfants autistes et les gestes agressifs qui les accompagnent parfois ont toujours une fonction: ils servent à partager un désir, un refus, une incompréhension, une demande d’aide, un inconfort sensoriel, un sentiment, etc.

«Les “comportements-défis” sont surtout des moyens de communication quand les enfants n’ont pas d’autres façons d’obtenir ce qu’ils veulent ou d’éviter ce qu’ils ne veulent pas. On se garde de dire qu’il s’agit de violence, puisqu’il y a une connotation très négative associée à ce terme»

Que faire?

Lorsqu’un enfant manifeste un comportement-défi, la première chose à faire est donc de reconnaître la fonction derrière ce comportement. Il faut analyser rigoureusement les évènements et les facteurs précédant la crise ainsi que la réponse comportementale, et accumuler de nombreuses occurrences pour émettre des hypothèses quant aux causes. Ensuite, on peut réfléchir à des solutions potentielles.

Par exemple, si l’on remarque que l’enfant se désorganise chaque fois qu’il doit se rendre à tel cours parce que le corridor pour y aller est trop bruyant, on peut lui proposer de porter des coquilles. Ou encore, si l’on voit qu’un enfant non verbal vit beaucoup de frustration parce qu’il n’arrive pas à se faire comprendre, on peut lui fournir des pictogrammes, des logiciels ou des objets ou encore lui enseigner des gestes.

L’autisme en quelques chiffres

Au Cameroun, c’est plus de 100 200 familles touchées en 2022. 3 enfant sur 160 est atteint d’autisme et de troubles envahissants du comportement.

  • Ce trouble touche également 4 fois plus de garçons que de filles;
  • 75% des cas s’accompagnent de retard mental;
  • 30% s’ associent à l’épilepsie;
  • 50% souffrent de manque d’expression verbale faute de rééducation précoce.

Leticia DE BILONG

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