Environnement : L’urbanisation à rudes épreuves
La recherche des débouchés, du bien-être et l’exode rurale sont quelques facteurs de grossissement des villes. Cette présence massive et non contrôlée des populations dans les grandes métropoles débouche incontestablement sur les problèmes d’urbanisation, avec 56% de la population mondiale vivant en zone urbaine.
Aménagement chaotique
Depuis 1990, le nombre de villes en Afrique a doublé, passant de 3000 à 7600 selon un article de African Developement Bank Goup du 26 avril 2022. L’urbanisation étant définie comme la croissance de la population urbaine et l’extension des villes, cette notion s’observe aussi au Cameroun avec 5% de croissance annuelle. Les villes de Douala, Yaoundé et Bafoussam étant des reflets de cette urbanisation galopante.
La ville de Douala avec une population estimée à 4 millions d’habitants est un réel melting-pot en terme d’urbanisation. Les constructions et occupations anarchiques sont le propre de cette ville.
<< A Douala chacun construit là où il peut et comme il peut>>, nous dit un habitant du quartier Mabanda et il ajoute << ici qui va aller chercher un topographe ou un géographe ? Nous sommes tous des débrouillards venus de l’Ouest, du Nord -Ouest, du Nord et même des étrangers>>. La ville se grossie donc et l’occupation se fait anarchiquement même dans les zones dites « non eficandi ». Et pourtant, la ville est dotée d’un plan directeur d’urbanisme (PDU) de la loi N*003 du 21 avril 2004 et d’un plan d’occupation des sols (POS), chapeauté par le MINHDU. Malgré ces outils et différents programmes, l’urbanisation de la ville reste un réel casse tête pour les gouvernants.
Impact environnemental
« Gérer c’est prévoir » nous dit un dicton. Nos villes ne sont pas pensées. Pour la croissance des villes, il est question de penser son urbanisation au travers : du type d’urbanisation ; du type d’habitat ; de la voirie et loisirs, etc. La ville de Douala continue donc d’être bondée et subit des impacts environnementaux tels que : l’expansion urbaine, qui empiète sur les espaces naturels ; l’augmentation de la pollution de l’air, de l’eau, des sols due à l’absence de régularisation ; la surexploitation des ressources de toutes natures sans infrastructures adéquates.
Seuls quelques quartiers, notamment, cité des palmiers ; Bonamoussadi ; Bonapriso ont quelques aménagements planifiés partiels. Un habitant de village borne 10 affirme : << si quelqu’un pouvait habiter Lendi, Souza, Loum et venir travailler à Douala on ne serait pas tous serré ici>>. L’aménagement et l’extension réglementés de la ville seraient donc une bouffée d’oxygène pour les autorités et les populations.
Sandrine Ngallet N
Socio-environnementaliste