Afrique de l’ouest et centrale : Comment le réchauffement climatique impacte la santé des enfants

D’après l’UNICEF, les fortes températures favorisent la propagation des maladies infectieuses telles que le paludisme, la dengue, et aussi le stress thermique qui impacte le développement neurologique, la santé mentale et complique certains cas de grossesse.
L’Unicef a publié le 14 août un nouveau rapport préoccupant sur l’impact des changements climatiques, conséquence des activités humaines. D’après ce rapport, l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée et 2024 pourrait à nouveau battre ce record. 466 millions d’enfants dans le monde , soit un enfant sur cinq, subissent au moins deux fois plus de jours de chaleur extrême qu’il y a 60 ans, alerte l’organisation onusienne. Le rapport indique que les enfants d’Afrique de l’Ouest et centrale sont les plus exposés aux journées de chaleur extrême, et connaissent l’augmentation la plus importante de ces dernières au fil du temps.
Aujourd’hui, 123 millions d’enfants, soit 39 % des enfants de la région, endurent des températures supérieures à 35 degrés Celsius pendant plus d’un tiers de l’année en moyenne, soit pendant au moins 95 jours, avec des pics à 212 jours au Mali, 202 au Niger, 198 au Sénégal, 195 au Soudan. D’après la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, « Les épisodes de chaleur extrême menacent la santé, le bien-être et les activités quotidiennes des enfants ». Les données de l’organisation révèlent que les répercussions des aléas liés au climat sur la santé des enfants sont démultipliées par la façon dont ces mêmes aléas affectent la sécurité et la contamination alimentaires et hydriques. Les enfants sont plus vulnérables aux maladies infectieuses qui se propagent sous de fortes températures, à l’instar du paludisme et de la dengue. Par ailleurs, des données probantes indiquent que le stress thermique affecte le développement neurologique, la santé mentale et le bien-être. Les effets de la chaleur extrême sont d’autant plus préoccupants lorsque les épisodes s’étendent sur des périodes prolongées, rappelle l’Unicef. Aussi, le stress thermique exercé sur le corps par l’exposition à la chaleur extrême fait peser des menaces sans égales sur la santé et le bien-être des enfants et des femmes enceintes. Des liens ont été établis entre le stress thermique et certaines complications durant la grossesse, telles que des maladies chroniques gestationnelles ou des effets indésirables à l’accouchement, notamment la mortinaissance, l’insuffisance pondérale ou la prématurité.
Des niveaux excessifs de stress thermique contribuent également à la malnutrition et aux maladies non transmissibles chez les enfants, en particulier celles liées à la chaleur. L’Unicef propose donc la formation des agents de santé à la détection et au traitement du stress thermique. L’organisation recommande aussi de doter chaque enfant, tout au long de sa vie, des possibilités de développement, de l’éducation et des compétences qui lui permettront de défendre la cause environnementale.