Vih-Sida au Cameroun : s’unir pour plaider
C’est le principal appel lancé aux hommes et femmes des médias il y a quelques semaines à l’occasion de la présentation de la politique user-fees, niveau de mise en œuvre actuel et perspective, par le Réseau Camerounais des Associations de Personnes vivantes avec le Vih/Sida , au cours d’un atelier d’information et de sensibilisation de deux jours à mbalmayo portant sur les dispositifs de protection des Droits Humains lies à cette pathologie.
Par Kevin JIEGA
Au moment où tout les yeux sont rivés vers la pandémie à Corona virus et ses conséquences ; seulement, au cours des deux dernières années, les résultats d’une enquête démographique ont démontré que le Cameroun, à l’instar de nombreux autres pays, sont très loin d’avoir définitivement clos le débat lié au Vih/Sida ainsi qu’aux conséquences qu’il engendre. 2020, le taux de prévalence était estimé à 2,7% sur l’ensemble du triangle national. Le ratio d’infection montre que les jeunes filles de la tranche 15 à 24ans sont plus touchées que les jeunes garçons de la même tranche d’âge ; preuve que les femmes sont plus infectées au virus que les hommes.
Entre 2004 et 2020 , on a noté une baisse de décès liés au VIH d’au moins 45% ; 47.958 en 2004 à 11.175 ( spectrum 2021).
Situation actuelle au Cameroun
Selon l’agence Spectrum, plus de 499.330 personnes vivent avec le VIH en 2021 au Cameroun, parmi lesquelles 7% d’enfants de moins de 15 ans et 25.920 femmes enceintes vivent avec le VIH âgées avec 64% de femmes testées positifs. La prévalence du VIH, autrement dit le pourcentage de personnes vivant avec le VIH, est de 2,9% globalement en 2021. 390 000 personnes sous traitement.
12.604 personnes sont mortes de maladies liées au SIDA. Elle est passée de 22000 en 2010 à 12604 en 2021, soit une baisse de 19%.52% des personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement.80 % des femmes enceintes PVVIH avaient accès à des antirétroviraux afin d’empêcher la TME, ce qui a évité 4200 nouvelles infections parmi les nouveau-nés.Le taux de diagnostic précoce chez le nourrisson, autrement dit le pourcentage de bébés exposés au VIH testés avant leur huitième semaine, atteignait 59% en 2019.
Mener un plaidoyer constant afin d’inverser la tendance.
C’est à ce rôle que doivent désormais s’astreindre les hommes et femmes de média, à travers la sensibilisation, la vulgarisation des dispositifs de protection des Droits Humains auprès des populations, des autorités de tout ordre mais surtout auprès du personnel médical, qui n’a pas toujours su véritablement jouer son rôle. Auprès aussi des populations pour l’utilisation des préservatifs. Des études ont démontré qu’une personne atteinte du Vih/Sida fait mieux face lorsqu’elle évolue dans un environnement serein, qui lui permet d’accepter sa maladie, de la dépasser. Elle développe des « antis corps émotionnels » qui rendent sa vie meilleure et épanouie. Ceci permettra de mettre à jour, un cadre normatif afin d’inverser la tendance en matière de lutte contre cette épidémie.