mer. Déc 11th, 2024

Coupes des salaires du personnel de santé au Cameroun : Les blouses blanches en colère contre Manaouda

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Dans des sorties ce 27 septembre 2024, l’association des Médecins du Cameroun, le Syndicat national des personnels médico-sanitaires et la Confédération des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé dénoncent des coupes salariales drastiques, pouvant avoir des conséquences dévastatrices sur la motivation des soignants et, par ricochet, sur la qualité des soins offerts aux patients.

Kevine NGOMWO

Le secteur de la santé publique camerounais est actuellement secoué par une vague d’indignation parmi ses travailleurs, suite à des coupes salariales sans préavis, survenues en septembre 2024. Ces réductions qui ont touché 4 990 personnels de santé entraînent des réactions aussi bien du Synpems que de la confédération des personnels des établissements entreprises du secteur de la santé et des médecins du Cameroun (Medcamer).

Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Santé publique le 27 septembre 2024, la présidente de Medcamer, Marlleine Kemme Kemme, a exprimé la détresse des soignants face à cette situation. Rappelant les promesses d’humanisation des soins formulées par le ministre lors de sa prise de fonction, elle a souligné que ces attentes ont été balayées par les récentes coupes salariales, qualifiées de « déshumanisantes ». La lettre, intitulée « Humanisation des soins : Cisailles ou tenailles? », dénonce une situation perçue comme un manque de considération pour les professionnels de la santé. Dans ce contexte, Dr. Kemme Kemme questionne : « Comment humaniser les soins en déshumanisant les soignants ? ».

La lettre souligne également le manque de communication préalable autour de ces coupures, d’autant plus qu’elles interviennent en pleine rentrée scolaire, un moment particulièrement critique pour de nombreuses familles. Cette coupure, considérée comme brutale et arbitraire, « a créé un climat de malaise au sein du personnel médical, déjà épuisé par des conditions de travail difficiles ». La lettre souligne également les conséquences dévastatrices de cette décision sur la motivation des soignants et, par ricochet, sur la qualité des soins offerts aux patients camerounais. La présidente de Medcamer plaide pour une gestion plus humaine et respectueuse des travailleurs de la santé, rappelant que cette précarité professionnelle met également en danger la santé des patients

Les syndicats montent au créneau

Toujours le 27 septembre, le SYNPEMS et CAP/SANTÉ ont diffusé un communiqué qui va dans le même sens que la lettre de MEDCAMER. Les deux syndicats dénoncent des coupes salariales qu’ils qualifient de « drastiques » et « arbitraires », évoquant des réductions pouvant atteindre plus de 50 000 FCFA par employé. Cette coupe affecte une prime de 2 400 FCFA, perçue depuis de nombreuses années par les soignants et considérée comme un « avantage acquis ».

Les syndicats rappellent que les personnels de santé publique sont déjà en sous-effectif, avec un manque estimé à 60 000 employés, et qu’ils souffrent d’une surcharge de travail. Ces réductions, en plus de leur faible rémunération, risquent de provoquer une démotivation généralisée du personnel soignant, ce qui pourrait avoir des répercussions directes sur la qualité des soins dans les établissements de santé.

Les syndicats appellent ainsi à un rétablissement immédiat des salaires et préviennent que des actions futures pourraient être entreprises si la situation n’est pas résolue rapidement. Ils encouragent également les personnels à rester mobilisés pour défendre leurs droits.

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