Cancers pédiatriques : L’urgence de briser les barrières

C’est l’objectif de la marche sportive organisée le 28 septembre 2024 à Yaoundé par la fondation Mori’ schild.
Les artères de la capitale ont été arpentées dans la matinée du 28 septembre 2024, par un groupe d’environ 300 personnes parmi lesquelles, plusieurs enfants, pour sensibiliser le public sur l’existence du cancer de l’enfant et des mesures adéquates à prendre pour vaincre ce tueur silencieux. Durant la marche, rythmée par les animations d’une fanfare très professionnelle, les marcheurs, au premier rang desquels, les enfants, n’ont pour seul objectif, que de mettre un terme à l’ignorance et à la peur qui pour l’instant, sont des facteurs qui grippent la lutte contre cette maladie. C’est le cas de la petite Urielle, âgée de 10 ans. << Nous avons marché pour soutenir les enfants atteints du cancer et c’était très bien >>, affirme-t-elle toute joyeuse, à la fin de la randonnée. S’ils se sont massivement retrouvés là, ce n’est pas le fait du hasard. C’est grâce à la Fondation Mori’ schild. << Cette marche marque la clôture de nos activités qui ont commencé par des causeries éducatives, et aujourd’hui n’est que l’apothéose avec la mobilisation de tous ces enfants >>, indique Ruth-Grace Ngo Nyobe, présidente fondatrice de Mori’ schild.
À la question de savoir ce qu’est concrètement le cancer pédiatrique, l’Infirmier d’État, Mathurin Tchapnga, répond : << le Cancer c’est une maladie sérieuse chez l’enfant qui n’a pas toujours une cause exacte et qui peut affecter différentes parties du corps. Habituellement la symptomatologie commence toujours par une fièvre inexpliquée, rare, des douleurs, et parfois des pertes de poids inexpliquées du coup, ça devrait motiver les parents à aller consulter pour trouver un diagnostic clinique exact pour commencer la prise en charge >>. Car ajoute-t-il, << c’est une maladie rare dont le diagnostic est facile, mais la prise en charge ou la consultation, quand elle est faite de façon précoce, on parvient à maîtriser et parfois même à en guérir complètement >>. La circonstance de la marche a permis de confirmer son propos par le témoignage vivant d’un ancien malade de cancer, aujourd’hui guéri. << J’ai été diagnostiqué en 2013 j’avais 16 ans. Je faisais la classe de Première. J’ai été privé d’école et je me suis retrouvé à la Fondation Chantal Biya aux soins intensifs. J’ai accepté la maladie et ça m’a aidé dans ma rémission. Aujourd’hui je n’ai pas de séquelles, je suis un citoyen normal et je suis aux côtés de ceux qui se battent. Mon traitement a pris un an ; j’ai été interné pendant 03 mois, ensuite je faisais des va-et-vient à l’hôpital et après 06 mois, on me suivait avec des médicaments jusqu’à ce que le médecin me dise que j’étais déjà guéri >>, confie Martinien Ateba.
Leucémies
Un témoignage qui montre que le cancer de l’enfant bien qu’existante, n’est pas une fatalité. Il suffit de se faire consulter le plus tôt possible pour une prise en charge précoce et optimale. C’est d’ailleurs ce que recommande Martinien Ateba. << Étant ancien malade, je suis passé par ce mauvais vent et aujourd’hui le conseil que je peux donner à tous ces enfants qui se battent dans les hôpitaux, c’est de garder espoir. Je demande aussi aux parents d’être attentif aux signes précurseurs qui peuvent être une fièvre, les vomissements >>, recommande-t-il. En rappel, le Cameroun compte environ 1000 cas de cancers pédiatriques, principalement les leucémies, les lymphoblastons. Et ils sont merveilleusement pris en charge au Cameroun. Notamment à la Fondation Chantal Biya à Yaoundé, au Bingo hospital de Bamenda, ainsi qu’à l’hôpital protestant de Ngaobela à Tibati.
Rostand TCHAMI