Régulation des laboratoires : le Cameroun détient sa première politique publique.
Le ministère de la Santé publique et ses partenaires ont lancé le jeudi 25 Août 2022 à Yaoundé la politique nationale des laboratoires du Cameroun. Cette politique vise à réorganiser un secteur qui reste longtemps désorganisé mais aussi caractérisé par un manque d’investissement chronique.
Par Kevin JIEGA
« Ce document vient donc combler un vide et définir les grandes orientations politiques à implémenter en vue de doter le Cameroun d’un système de laboratoire performant capable de garantir un accès au service de qualité d’ici 2030 » a expliqué la représentante du ministre de la Santé, Dr solange Kouakap dans son intervention. La politique nationale des laboratoires est l’ensemble de stratégie visant l’amélioration des soins de santé de qualité. « parmi lesquelles : la mise en place d’une direction spécifique uniquement dédié aux activités de laboratoire qui passera par l’agence de médicaments au Cameroun, la catégorisation et l’élaboration des normes de laboratoire , le renforcement du cadre juridique et institutionnel. Le renforcement de la biosécurité et de la biosûreté, le renforcement du système d’information des laboratoires, l’amélioration du financement des activités de laboratoire et bien d’autres » , a ajouté la représentante du ministre de la santé , Dr Solange Kouakap par ailleurs inspecteur général dudit ministère en charge des laboratoires avant d’expliquer que la politique nationale des laboratoires mettent en évidence les domaines qui nécessitent d’être renforcés. L’histoire du laboratoire dans le pays remonte il y a quelques décennies.
En 2013 date du lancement du processus de mise en place de cette politique, ce secteur est toujours, malgré des efforts, caractérisé par un manque d’investissement chronique, une évolution en dents de scie et un certain niveau de désorganisation. Dans son intervention, l’inspecteur général chargé des laboratoires au ministère de Santé Publique, Solange Kouakap qui fait ressortir l’importance des laboratoires dans la médecine moderne. Les experts en santé font savoir que les données précisées et générées par les laboratoires permettent de développer une veille sanitaire. La surveillance de laboratoire peut donner l’alerte lors des phénomènes anormaux comme l’augmentation des cas d’une pathologie, la détection de nouvelle maladie émergente. « on a observé une insuffisance dans le cadre réglementaire d’où cette adoption de la politique nationale de laboratoire viens apporter plus orientation, car il permettra la mise en place d’un système structuré pour le réseau du laboratoire mais également un système de gestion de la qualité au niveau central, au niveau des laboratoires et animer le réseau des laboratoires pour qu’on ait des résultats fiable et opportun pour le malade, sa prise en charge mais également des résultats reproductifs pour la prise des décisions de santé publique au niveau du pays » indique le Dr Diallo Samba représentant la directrice scientifique et des nouvelles initiatives à la société africaine de médecine de laboratoire (ASLM).
L’élaboration de la politique nationale des laboratoires s’inscrit dans le cadre de la SND30 qui va de 2022 à 2030. Cette réalisation a pu être concrétisée par le travail d’une équipe multidisciplinaire d’individus, d’experts, d’organisations et universitaires évoluant au Cameroun qu’à l’étranger. En effet, cette politique nationale aspire à contribuer au diagnostic des maladies, au suivi des patients, à la prévention de la maladie, à la gestion des épidémies, à la recherche médicale et la surveillance des maladies pour l’amélioration de l’état de santé de la population. Il faut noter que cette adoption de la politique nationale des laboratoires a eu lieu le 26 Août 2022 à Yaoundé en présence de la représentante du ministre de la santé et de nombreux partenaires.