Paludisme : Tous, contre la maladie
Les Secrétaires généraux des ministères clés dans la lutte contre le paludisme, ont manifesté leur intention de mettre tout en œuvre pour venir à bout de ce tueur silencieux le 18 juillet 2024 au terme d’une réunion d’échange sur le cadre national multisectoriel.
L’objectif est clair : mobiliser tous les ministères dans la lutte contre le paludisme, puisque le ministère de la Santé publique ne peut le faire seul. C’est la raison pour laquelle le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et ses différents partenaires sous la coordination du Ministère de la Santé publique ont élaboré un cadre national multisectoriel. Déjà disponible, l’ONG Impact Santé Afrique (ISA) a organisé le 18 juillet 2024 à Yaoundé, une réunion des secrétaires généraux des ministères pour qu’ils s’en imprègnent. << Au terme de cette réunion avec les secrétaires généraux des ministères, nous sommes très satisfaits des résultats parce que le Cameroun est le premier pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, à avoir élaboré et validé un cadre multi sectoriel de lutte contre le paludisme. Depuis des années, il est dit que la lutte contre le paludisme nécessite une multisectorialité, seul le ministère de la Santé ne pourra pas aider le Cameroun à arriver à l’élimination de cette maladie parce qu’elle concerne tous les secteurs. Aujourd’hui nous avons enfin un document stratégique qui oriente chaque secteur et qui leur permet de comprendre quelles sont les activités, les interventions que chaque secteur peut mener et qui vont fortement contribuer à la réduction du paludisme >>, se réjouit Olivia Ngou, Directrice exécutive de l’ONG ISA.
Et d’ajouter << nous sommes heureux d’avoir eu l’engagement de plusieurs ministères, notamment le ministère de l’Education avec lequel nous allons travailler pour des programmes de lutte contre le paludisme dans les écoles parce que prévenir vaut mieux que guérir, et d’autres ministères comme le ministère de l’Environnement qui est très conscient de l’impact du changement climatique et de l’impact de l’environnement sur le paludisme et en ce moment il y a plusieurs cas de paludisme dans nos familles parce qu’il y a beaucoup d’anophèles femelles en milieu urbain qui se prolifèrent rapidement. Nous allons aussi travailler avec le ministère de la Décentralisation avec le rôle que les maires peuvent jouer, le ministère du Travail, parce que le paludisme est la première cause d’absentéisme en milieu de travail >>. Au ministère de l’Environnement, par exemple, des dispositions sont déjà prises. << On a en vue, l’élaboration d’un plan climat et l’une des déclinaisons, visera naturellement la problématique de la lutte contre le paludisme. Il y a aussi notre sous-direction de la sensibilisation et de l’éducation environnementale, qui a un bon réseau des amis de la nature, de l’environnement. Je crois que c’est un bon canal qui pourrait utilement être utilisé dans le cadre de cette lutte >>, fait savoir Paul Tchawa, SG du ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable.
Élimination du paludisme
Présent à ces assises, les parlementaires comptent aussi jouer leur partition dans leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale. << Nous allons voir si les ministres concernés ont ajouté les 1% de leur budget pour la lutte contre le paludisme et s’il n’y a pas ça, nous allons interpeller le ministre. Et lorsque le budget est disponible, nous allons donc suivre au niveau de l’implémentation pour s’assurer qu’ils ont utilisé cet argent pour la lutte contre le paludisme >>, indique l’honorable Peter Njume, président du Caucus des parlementaires pour le financement de la santé. À en croire Olivia Ngou, ce n’est qu’en travaillant dans cette synergie d’actions, que le ministère de la Santé pourra atteindre son objectif qui est de réduire de 75% la morbidité liée au paludisme d’ici 2028 et plus tard arriver à l’élimination du paludisme comme le Cap-Vert.
Rostand TCHAMI