mer. Juil 16th, 2025

Médecine traditionnelle : Manaouda Malachie détaille le processus d’encadrement en cours

Partager sur

Le ministre de la Santé publique annonce un recensement général et un cadre légal pour mieux encadrer cette pratique sur l’ensemble du territoire national. Invité de l’émission La Rétro diffusée le 8 juin 2025 sur Canal 2 International, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, s’est longuement exprimé sur la question de la médecine traditionnelle au Cameroun. Il a notamment évoqué la nouvelle loi récemment promulguée qui encadre cette pratique, ainsi que les efforts entrepris pour sécuriser et valoriser les savoirs endogènes.

« Je suis bien aise de parler de la médecine traditionnelle », a lancé le ministre, avant de souligner que le Cameroun fait partie des rares pays à s’être dotés d’un cadre légal pour intégrer cette pratique dans le système national de santé. Selon lui, cette démarche s’aligne sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « L‘OMS a mis en place un cadre de reconnaissance de la médecine traditionnelle, d’intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé. Et donc, nous, nous avons mis en avant cette loi que le président de la République, son excellence Paul Biya a promulguée, qui vise à encadrer, à valoriser et à sécuriser la pratique de la médecine traditionnelle dans notre système de santé », a-t-il indiqué.

Parlant de l’encadrement de cette pratique, Manaouda Malachie a précisé que les textes d’application de la loi promulguée par le président de la République sont en cours d’élaboration. Parallèlement, le ministère mène déjà un recensement de ceux qui se réclament acteurs de la médecine traditionnelle. Objectif : « séparer le bon grain de l’ivraie », a-t-il expliqué. « Nous avons déjà lancé sur le terrain le recensement d’abord de tous ceux qui prétendent être acteurs de la médecine traditionnelle. Parce qu’il faut séparer le bon grain de l’ivraie. Et aujourd’hui, nous avons une pléiade, une pléthore de listes de personnes qui disent qu’ils font de la médecine traditionnelle. Et donc, je crois qu’en ce moment précis, nous sommes en train de pouvoir mettre en place cela. Maintenant, dès qu’on aura la liste complète, cela nous permettra de regarder et d’interroger la réglementation pour pouvoir coupler. Donc, nous sommes en train de travailler là-dessus. Et comme vous le savez, la loi a permis l’exercice de la médecine traditionnelle. Et donc, nous sommes en train de mettre en place le mécanisme pour pouvoir permettre aux uns et aux autres de mieux bénéficier du savoir-faire endogène, mais davantage également de la médecine moderne », a-t-il précisé.

Vers une validation scientifique des produits

Répondant à une question sur la place de produits populaires comme le Bome François, souvent considéré comme un médicament traditionnel amélioré et qui a été suspendu au Cameroun, Manaouda Malachie a été clair. Il a rappelé que tout produit, y compris dans la médecine moderne, doit passer par un processus rigoureux de validation scientifique. « Ce n’est pas moi qui classe. Vous avez une réglementation, mais davantage, vous avez une procédure. Ce n’est pas simplement le Bome François, c’est tout savoir-faire que vous avez. Même la médecine moderne, c’est-à-dire que la gélule que vous avez, le comprimé de paracétamol que vous prenez, a subi un processus. Un processus qui a validé étape par étape les laboratoires jusqu’à ce que cela soit déclaré propre à la consommation humaine. Et donc, le Bome François n’a pas encore la qualité de médicaments traditionnels améliorés. Ce que nous avions dit, et ce que nous continuons à dire, c’est que le promoteur de Bome François rentre dans le circuit de validation de son produit comme médicament traditionnel amélioré. À ce moment-là, cela sera déclaré propre à la consommation et il pourra commercialiser en toute quiétude, jusqu’à ce que la période de révision de l’efficacité puisse arriver », a-t-il expliqué.

Le ministre a insisté sur la nécessité d’un équilibre entre reconnaissance des savoirs locaux et sécurité sanitaire. « Nous reconnaissons fortement que nous avons des savoir-faire traditionnels qu’il faut valoriser, encadrer, mais il faut sécuriser, parce que nous pensons également aux patients », a-t-il indiqué avant de réaffirmer que la loi permet désormais l’exercice légal de la médecine traditionnelle au Cameroun et que le gouvernement travaille actuellement à la mise en place d’un mécanisme permettant à ces pratiques de coexister avec la médecine moderne, tout en garantissant la protection des usagers.
KEVINE A

Auteur de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Enregistrez vous à notre Newsletter