Guy Martial Tchinda : << Bâtir une société africaine plus inclusive >>
Président du Comité d’organisation du Symposium africain de l’inclusion sociale, journaliste et Directeur de publication du journal Inclusion Actu, il déroule les articulations de ce grand événement qui va se tenir du 22 au 26 octobre 2024 à Yaoundé, et invite les partenaires retardataires, à rejoindre cette cause noble.
Vous êtes le Président du comité d’organisation du symposium africain de l’inclusion sociale. Pourquoi un tel événement ?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 1,3 milliards de personnes dans le monde vivent avec un handicap, soit 16% de la population mondiale. Cette statistique est contenue dans son rapport intitulé « Handicap et Santé », publié le 7 mars 2023. 80 millions de ces personnes vivent en Afrique, selon un article des Nations Unies publié en mars 2019. Ces statistiques vont malheureusement grandissant au fil des ans, du fait du regain des violences et des maladies invalidantes à travers le monde et particulièrement en Afrique.
Les personnes vivant avec un handicap constituent une couche vulnérable qui est malheureusement confrontée à de nombreuses difficultés d’accès aux soins de santé, à l’information, à l’éducation, à un emploi décent et à l’autonomisation. Bien plus, elles sont victimes au quotidien de stigmatisation, de rejet et de marginalisation, y compris par les membres de leurs propres familles. En gros, plusieurs de leurs droits ne sont pas respectés. La réalité est presque la même partout en Afrique, malgré quelques différences près. Cet état de fait participe dans une large mesure de la violation flagrante de leurs droits, même les plus fondamentaux, pourtant garantis par les législations nationales et internationales.
Le symposium africain de l’inclusion sociale est donc une initiative qui vise à contribuer à l’amélioration du respect des droits fondamentaux des personnes vivant avec un handicap, et partant, leurs conditions de vies.
Pour cette toute première édition, quand et où aura-t-il lieu?
Cette toute première édition se tient du 22 au 26 octobre 2024 à Yaoundé, mais la campagne de santé que nous organisons dans le cadre de ce symposium se déroulera simultanément dans trois régions : Extrême-Nord, Centre et Ouest.
Quels sont les pays qui sont attendus ?
Nous avons invité une vingtaine de pays à participer à cette première édition. Au niveau africain, en plus de l’ensemble des pays de la sous-région Afrique centrale, nous avons invité le Maroc, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud, le Niger, la Tunisie, la Côte d’Ivoire entre autres. Nous avons également invité le Canada, la Belgique, la France et les États-Unis.
Quelles sont les principales articulations qui vont meubler ces assises ?
Les 22 et 23 octobre 2024, nous aurons une campagne de santé qui va se dérouler simultanément à l’hôpital de district de la Cité verte à Yaoundé, à l’hôpital de district de Bangangté et à l’hôpital régional annexe de Mokolo. Cette campagne est destinée au dépistage gratuit des maladies des yeux et de l’hypertension artérielle. On pourrait avoir sur les mêmes sites le pré-enregistrement dans le système CSU. Le 22 octobre en matinée, nous aurons une sensibilisation des personnels de santé sur la nécessité de prendre en compte l’approche handicap dans leurs interventions.
La deuxième activité se tiendra les 23 et 24 octobre à l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC). Il s’agit de la grande conférence sur le thème « droits des personnes handicapées en Afrique : état des lieux et défis pour des sociétés plus inclusives >>.
Le 25, nous aurons une marche de l’inclusion et une visite touristique en matinée, puis une une soirée de plaidoyer en faveur de l’inclusion sociale.
Quel message adressez-vous à ceux qui hésitent encore à prendre part à ce grand rendez-vous sur l’inclusion sociale ?
Notre souhait c’est que les partenaires qui traînent encore le pas nous rejoignent pour que nous puissions travailler ensemble à bâtir une société africaine plus inclusive, où personne n’est laissé pour compte.
Réalisée par Rostand TCHAMI