FISTULE OBSTETRICALE : ESPOIR, GUERISON ET DIGNITE POUR TOUS Les chiff
Les chiffres sont alarmants. Environ 5000 femmes
meurent chaque année de complications liées à la
grossesse ou l’accouchement. Et pour chaque
femme qui meurt, 20 autres au moins survivent
avec des complications. L’une des plus graves et
humiliante est la fistule obstétricale. Aujourd’hui,
seulement 200 femmes environ peuvent
bénéficier par an de la chirurgie réparatrice au
Cameroun et le délai d’attente pour accéder à la
prise en charge est de 10ans.
La fistule obstétricale est une
perforation de la paroi vaginale qui
communique avec la vessie ou le
rectum, entrainant une absence totale
de contrôle des urines et des selles par
la victime. Cette affection laisse les
femmes qui en souffrent incontinentes,
honteuses d’elles-mêmes et tes souvent
coupées de leur communauté. La
fistule obstétricale survient quand
l’accouchement se prolonge sans que la
femme ait accès en temps utile à une
prise en charge adéquate.
Cette affection peut être traitée grâce à
une intervention chirurgicale au terme
de laquelle la plupart des femmes
peuvent reprendre une vie normale.
Cependant, cette réparation doit être
suivie d’un soutien psychologique et un
accompagnement de ces femmes à la
réinsertion sociale.
Une mission que se donne le bureau
régional du fonds des nations unies pour
la population en Afrique de l’ouest et du
centre (UNFPA-BRAOC) en partenariat
avec la première dame du Niger Dr Lalla
Malika Issoufou qui a organisé ce 23 mars
2021 à Yaoundé une table ronde en visio-
conférence sur le thème : « partenariat
renforcé et élargie : levier essentiel pour
l’élimination de la fistule obstétricale ».
Cette assisse avait pour objectifs entre
autres de renforcer le plaidoyer, élargir
des partenariats et mobilisation des
ressources supplémentaires, y compris
des ressources nationales, pour assurer la
mise en œuvre efficace du plan régional
pour éliminer la fistule obstétricale en
Afrique de l’ouest et du centre. Selon
Mabingue Ngom, directeur de l’UNFPA ,
« cette table ronde à permis de
remobiliser les acteurs : Etat membres,
partenaires techniques et financiers
Autour de la première stratégie régionale
de lutte contre la fistule obstétricale
couvrant la période 2019-2030, en vue
d’accélérer l’engagement des partenaires
à éradiquer ce fléau. » depuis 2003,
UNFPA et ses partenaires sont engages
dans le cadre de la campagne pour
l’élimination de la fistule obstétricale,
durant laquelle environ 85000 femmes et
jeunes filles ont bénéficié d’un traitement
réparateur. Néanmoins, plus de deus
millions d’autres femmes continuent de
souffrir de fistule obstétricale, dont plus
de la moitie en Afrique de l’ouest et du
centre et continuent de vivre dans des
conditions indignes. Malgré les efforts
déployés pour leur venir en aide, il
importe de reconnaitre que le rythme
reste lent. En effet, en 2018, 2 281
femmes au total ont bénéficié d’un
traitement dans la région alors que
d’après les dernières estimations entre
600 000 et 1 000 000 de cas sont en
attente de traitement.
La première dame du Niger S.E. Dr
Lalla Malika Issoufou se mobilise
activement aux niveaux national et
régional pour assurer une participation
de haut niveau. Les premières dames de
certains pays (Cameroun, colores,
Congo, cote d’ivoire, Mauritanie, sierra
leone, et Tchad) ont déjà confirmé leur
participation. Parmi les autres
participants de haut niveau, figurent la
commissaire de l’union africaine aux
affaires sociales,
S.E Amira El Fadil, la commissaire aux
affaires sociales et du genre de la
CEDEAO S.E. Dr Siga Fatima Jagne,
S.E Yvette Ngandu Commissaire à la
promotion de genre, au Developpement
Humain et Social de la CEEAC et le Dr
Dzenis Mukwege prix Nobel de la paix,
de la fondation Panzi de la RDC.
Des initiatives existent déjà au niveau
mondial et national pour éradiquer cette
affection. La campagne « End fistula »
portée par l’UNFPA depuis 2003 en est
l’exemple phare. Au Cameroun, le
gouvernement à travers le MINSANTE,
le MINPROFF et le MINAS a privilégié
une démarche participative et
intersectorielle en s’attaquant
notamment aux mariages et à la
maternité précoce, à la faible
fréquentation des services de sante
mère-enfant.