Débrayage : Une autre grève du personnel de santé annoncée
Face à la roublardise du ministre de la Santé publique et l’incapacité du ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative à tenir leurs promesses et engagements, les blouses blanches vont encore entrer en grève le 30 septembre 2024.
Décidément, rien ne va dans le secteur de la santé. Le personnel, censé travailler pour garantir le bien-être des populations, est lui-même, dans un très mauvais état. Sa santé financière chancelante et vacillante, empiète sur sa santé mentale, ne le prédisposant donc pas à travailler convenablement. C’est pour cette raison que dans une correspondance adressée au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative et dont nous avons obtenu copie, l’Organisation syndicale des travailleurs de la santé (OST/SANTE) porte à la connaissance du public et de administration, d’une grève qui va débuter le 30 septembre 2024 si rien n’est fait.
Selon la note administrative, cette décision de débrayage fait suite aux multiples actes de corruptions qui ne cessent de s’accroitre dans les formations sanitaires publiques et administratives ; à la vie qui de plus en plus devient chère ; au silence de l’administration depuis la fin de la commission Adhoc chargée
d’examiner les revendications formulées par les personnels de santé ; aux multiples plaintes légitimes des Camerounais contre le personnel de santé, situation qui est due à la précarité profonde que subit le personnel de santé à savoir : l’exploitation de plus 27 000 temporaires qui travaillent sans salaire, ni aucune protection sociale ; le non payement des avancements et autres avantages liés au salaire du personnel malgré les salaires de misère (moins de 50.000fr CFA pour certains infirmiers et 100.000fr CFA pour les médecins) ; les affectations disciplinaires avec des propositions de démissions par des responsables du ministère de la Santé.
Troisième grève
Tout comme les discriminations professionnelles lors des différents recrutements à la fonction
publique malgré le manque criard de personnels de santé dans nos hôpitaux ; le non reversement des personnels de santé relevant du code du travail à la fonction publique ceci après plus de dix ans de service ; le licenciement abusif des Délégués du personnel et l’ingérence de l’administration dans les affaires syndicales. Si pour l’instant, on connaît quand va débuter la nouvelle grève, on ne connaît pas combien de temps elle va durer. Et si rien n’est fait pour désamorcer la bombe, cela va faire pratiquement la 3e grève du corps sanitaire en moins de deux ans.
Rostand TCHAMI