jeu. Mar 27th, 2025

Cancer du sein : Près de 2000 femmes en meurent chaque année au Cameroun

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Selon plusieurs études menées au Cameroun, les décès sont essentiellement liés à la détection tardive de la maladie, au faible niveau socio-économique des patients et à l’éloignement des structures sanitaires pour les populations vivant en milieu rural.

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Ambiance moros vendredi dernier au service oncologique de l’Hôpital général de Yaoundé (Hgy). A l’entrée du pavillon, les malades de cancer attendent leur séance de chimiothérapie. Ils sont rongés par la douleur. Pour certains en phase terminale, la tristesse se lit tout de suite sur le visage. D’autres arrivent malgré tout à se confier aux journalistes. « Il faut sensibiliser au maximum sur cette maladie mon enfant. Vous devez tout faire pour conseiller aux femmes de se faire consulter régulièrement. J’ai été négligente et je n’y croyais pas jusqu’à ce que je me retrouve ici diagnostiquée d’un cancer du sein », confie Hortavie Ntonta, patiente. Dans la salle d’à côté, il y a aussi des hommes atteints du cancer.

Moins nombreux que les femmes dans ce service mais touchés par la même douleur. Cette scène fait partie du quotidien dans ce service. En ce mois d’octobre, baptisé Octobre rose, le Pr. Paul Ndom, Oncologue et chef du service, a organisé sein de l’Hôpital général, une activité de sensibilisation et d’information sur le cancer du sein. Pour lui, il faut rompre certaines barrières (sorcellerie) pour intégrer que cette maladie existe et qu’on en guérit. « Le cancer du sein est un cancer grave. Mais c’est un cancer curable. On peut le prévenir, il se dépiste aisément », explique le spécialiste. Pour preuve, plusieurs hommes et femmes ayant guéri ou en voie de guérison sont venus témoigner. C’est le cas d’Olianie NGamo, 45 ans. Elle a subi il y a deux ans une ablation de son sein droit. « J’avais un abcès sous mon aisselle droite. Mais quand je suis venue à l’hôpital, le docteur m’a demandé de faire plusieurs examens, notamment la mammographie, le test de cœur. Quand je suis revenue avec les résultats, le médecin m’a annoncé que ce n’était pas un abcès, mais le cancer du sein. Il m’a été donné de suivre un traitement de huit mois », raconte-t-elle. Olianie a aujourd’hui retrouvé le sourire. Elle sait qu’elle est hors de danger et continue de prendre des médicaments.
70 à 80% des patients sont diagnostiqués à des stades très avancés
Bien qu’il soit difficile de déterminer avec certitude les causes du cancer, certains comportements sont à observer. Selon le Dr Atenguena, l’environnement, la surcharge pondérale ; l’obésité ; l’inactivité physique ; une mauvaise alimentation ; mais aussi « des facteurs reproductifs », comme par exemple le fait de procréer à un âge tardif sont signalés comme des risques de cancer du sein. Le facteur hormonal (la puberté précoce, la ménopause tardive, une première grossesse tardive, l’absence de grossesse entre autres), l’hérédité liée aux anomalies génétiques, la consommation de graisses est également à considérer. Le Cancer du sein est le premier cancer en termes d’incidence au Cameroun. Il est le premier pourvoyeur de mortalité, près de 2000 femmes en meurent chaque année. Selon plusieurs études menées au Cameroun, 70 à 80% des patients sont diagnostiqués à des stades très avancés. Cette détection tardive de la maladie est souvent due au faible niveau socio-économique des patients selon le registre des cancers de Yaoundé. Comme cause de cette détection tardive, l’on note aussi, le cout élevé du dépistage, la faiblesse des plateaux techniques, le coût exorbitant des molécules anticancéreuses (elles ne sont pas subventionnées par l’Etat) et l’éloignement des structures sanitaires pour les populations vivant en milieu rural.
Elvis Serge NSAA

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