Plantes médicinales Le Minsanté confesse leur efficacité contre le Covid19
Le Dr. Manaouda Malachie affirme que la contribution de la médecine traditionnelle a permis d’atténuer et d’amoindrir le pourcentage de malades présentant des formes graves.
Le gouvernement reconnaît que la médecine traditionnelle recèle de nombreux bienfaits. Le Cameroun a d’ailleurs une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradipraticiens, qui jouent un rôle important dans la santé de ses populations. Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la Covid-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables. C’est l’une des informations fortes que l’on peut retenir de la rencontre du jeudi 18 mars 2021, dans la salle des conférences du ministère de la Santé publique entre les promoteurs et acteurs de la médecine traditionnelle et le Dr. Manaouda Malachie. En guise de propos introductif, le Dr. Manaouda Malachie a souligné que depuis le début de la riposte, la contribution de la médecine traditionnelle a permis d’atténuer et d’amoindrir le pourcentage de malades présentant des formes graves. Aussi a-t-il reconnu que la maîtrise de la pandémie dans sa première phase est la résultante de la conjugaison des efforts de la médecine traditionnelle et de la médecine conventionnelle.
Appuis financiers
Les promoteurs et acteurs de la médecine traditionnelle en saluant cette démarche du patron de la santé publique au Cameroun, ont souhaité que leur rendement soit apprécié à sa juste valeur, mais aussi, que des appuis financiers leur soient accordés pour pouvoir mener à bien leurs recherches et la production de leurs médicaments pour le bien des populations. Au terme des échanges francs, modérés par le Secrétaire général du Minsanté, les participants ont formulés plusieurs propositions parmi lesquelles la référence systématique des urgences de covid19 dans les formations sanitaires par les acteurs de la médecine traditionnelle ; L’autorisation de l’admission dans les formations sanitaires, sous leur forme première des recettes et médicaments de la médecine traditionnelle pour la réalisation des essais cliniques ; L’accompagnement des acteurs de la médecine traditionnelle sous la forme d’un soutien budgétaire ; La mise à disposition de Lanacome d’une subvention permettant l’analyse de tous les traitements traditionnels présumés efficaces ; Une plus grande implication des promoteurs de la médecine traditionnelle dans les actions de sensibilisation au respect des mesures barrières ; Une plus grande implication des promoteurs de la médecine traditionnelle dans les actions de sensibilisation au respect des mesures barrières ;La mise en œuvre des recommandations ainsi arrêtées d’accord parties sera évaluée au cours des prochaines rencontres.
Une alternative pour les moins nanti ?
De plus, de nombreux camerounais moins nantis n’ont pas d’autre choix que de faire recours aux médecins traditionnels. Ces derniers sont le plus souvent les premiers et les derniers remparts des maladies contagieuses. La démarche est simple : lorsqu’il est frappé par une maladie infectieuse, le patient moins nanti ou ignorant va d’abord voir chez un médecin traditionnel ou tradi-praticien. C’est lorsqu’il n’obtient pas la guérison qu’il frappe à la porte de la médecine moderne. Et à l’inverse aussi, les cas les plus désespéré de la médecine moderne finissent par se diriger vers la médecine traditionnelle. Même en l’absence d’un cadre réglementaire, le fossé qui sépare les médecins modernes et les tradi-praticiens s’est considérablement résorbé ces dernières années. En avril 2007, le gouvernement camerounais, avait introduit un projet de loi visant non seulement à assainir le secteur de la médecine traditionnelle mais surtout résoudre certains problèmes para physiques auxquels la médecine moderne est souvent confrontée. Ce texte permettra aux corps de métiers se rattachant à la médecine traditionnelle d’être éclaircis. Il en sera ainsi des naturopathes, la pharmacopée, la phytothérapie, la pharmacie traditionnelle africaine et la voyance.
En plus, une collaboration doit désormais exister entre les praticiens de la médecine traditionnelle et ceux de la médecine moderne. Ce qui évitera des situations de dérive comme il y a quelques années où l’autorité en charge de la santé publique avait frappé le poing sur la table en fermant systématiquement des cliniques de médecine naturelle dont les promoteurs prétendaient soigner le Vih/sida. Il n’était pas possible à cette époque d’évaluer ces affirmations sans l’existence d’un organe comme le Conseil national des tradi-praticiens du Cameroun ou le comité consultatif national du même corps prévu dans la nouvelle loi cadre.
Le rôle de la médecine traditionnelle dans les soins de santé a reçu un sérieux coup de pouce après la publication en 2013 d’une mise à jour de la « Stratégie de médecine traditionnelle », un ouvrage rédigé par Dr Luis Sambo, directeur régional de l’Oms pour l’Afrique. Ceci redonne espoir aux défenseurs de la médecine traditionnelle en mettant l’accent sur certaines actions importantes que les pays doivent mener pour sa sauvegarde. En 2002, l’Organisation mondiale de la santé(OMS) avait publié des directives visant à aider les pays comme le Cameroun à réglementer la médecine traditionnelle, ce qui est en train d’être fait aujourd’hui par les autorités camerounaises. Le texte de loi-cadre qui doit être bientôt publié permettra d’intégrer dans le système de soins de santé des pratiques de médecine traditionnelle.
Serge Nsaa