Médicaments de la rue : Le phénomène persiste
La vente des médicaments de la rue au Cameroun continue d’étendre ses tentacules, malgré les différentes ripostes organisées par le ministère de la santé publique et les différentes organisations en charge engagées dans cette lutte.
Par Daniel Anicet Mvoto
Alors que le combat s’accentue pour mettre fin à la vente des médicaments de la rue, les points de vente se multiplient plutôt. Ces médicaments sont reconnus pour leur dangerosité pour la santé. En plus d’être un poison lent, ces produits parfois semi-périmés peuvent causer des maladies. « Le plus souvent les gens sont pressées d’acheter les médicaments en route sans toutefois vérifier la date de péremption ni la qualité des médicaments. Et lorsqu’ils ne contrôlent pas, ils sont exposés à des intoxications, insuffisance rénale et bien d’autres » , indique clémentine Belinga, pharmacienne.
Les facteurs qui font la force de ce commerce sont le système de vente et les sources d’approvisionnement. La présence d’une ordonnance, n’est pas nécessaire au guichet. Les produits exposés ne sont généralement que le tiers de la marchandise totale. Cette méthode permet aux vendeurs de ne pas perdre l’intégralité de leurs marchandises en cas d’une descente improvisée des forces de l’ordre . « Si un client veut un médicament que nous n’avons pas ici, nous partons le récupérer dans le magasin », nous explique un vendeur de la place.
Pour certains, l’acquisition facile et les tarifs abordables sont des éléments qui facilitent la consommation de ces produits de la rue au détriment de ceux des pharmacies .« nous on préfère acheter dans la rue déjà parce que là-bas on ne va pas te demander ce que tu veux faire avec. Tu dis juste ce que tu veux et on te donne à un prix abordable que tu peux même encore négocier », confie un jeune qui a requis l’anonymat.
Quant à la minorité restante, elle préfère se rendre en pharmacie pour avoir l’avis d’un spécialiste avant de se procurer un quelconque médicament. « moi je préfère aller en pharmacie. Parce que en route tu peux acheter un médicament périmé sans même savoir et après ça te cause des maladies plus grave que ce que tu avais d’abord », s’exprime pierre Mbarga.
Le circuit illicite des médicaments représente un peu plus de 25% du Marché des médicaments national et près de 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande selon l’ordre national des pharmaciens du Cameroun (ONPC). Des chiffres, qui prouvent que ces produits sont les plus consommés sur le marché et exposent encore plus les populations à des maladies. Une mort lente pouvant être évitée si certaines précautions sont prises à savoir, acheter les médicaments dans des espaces autorisés. Il faut noter qu’il y a de cela quelques semaines, une équipe engagée dans la lutte contre les médicaments de la rue a saisie une bonne quantité de ces produits au marché central de Yaoundé.