Chirurgie urologique : Les experts en conclave à Yaoundé
C’était à l’occasion du tout premier congrès de la Société Camerounaise d’Urologie qui s’est tenu du 21 au 22 Septembre 2022 à Yaoundé. Il était question pour les participants de réfléchir sur les difficultés rencontrées dans le déploiement de cette branche de la médecine.
Par Kevin JIEGA
« Les pathologies urologiques sont un véritable problème de Santé Publique dans notre pays, nécessitant à cet effet la confrontation de notre savoir-faire à celui des autres confrères de la spécialité venant d’autres pays, en vue d’améliorer la prise en charge de nos malades» , tel est le mot introductif du Pr Pierre Joseph Fouda Président du comité scientifique de la société Camerounaise de l’urologie (SCUR) à l’occasion de ce premier congrès.
L’urologie au Cameroun face au défi technologique de la chirurgie miniivasive dans un contexte où les maladies tropicales et les maladies métaboliques sévissent d’une part, et d’autre part la plupart des équipes pratiquent la chirurgie à ciel ouvert. Le nombre de praticiens qualifiés dans le pays est inégalement reparti et insuffisant par rapport à la population générale. En plus l’insuffisance du plateau technique ne permet pas de varier les offres de soins aux patients qui sont de plus demandeurs eu égard aux avancées fulgurantes des méthodes et techniques miniinvasives.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu du 21 au 22 Septembre 2022 à Yaoundé le tout premier congrès de la société Camerounaise d’urologie en vue de faire l’état des lieux de l’urologie au Cameroun à l’ère de l’innovation technologique, discuter de la pratique de cette branche de la médecine d’avant, d’aujourd’hui et de demain et afin de rédiger les recommandations concernant les sujets traités lors du congres. « Ce premier congrès nous a permis d’avoir des échanges avec nos confrères, afin d’améliorer nos prestations en matière de chirurgie. Nous avons trouvé une communauté d’urologue très enthousiasmé », fait savoir Pr Yassine Bisous urologue Tunisien.
La chirurgie urologique se consacre au diagnostic et au traitement des atteintes congénitales, infectieuses, lithiasiques, traumatiques et tumorales des appareils urinaires. Et nous avons aussi l’urologie médicale puisqu’elle prend en charge certains patients sans avoir recours à des interventions chirurgicales (hypertrophie bénigne de la prostate, calculs rénaux, infections testiculaires).
Un congrès qui permis aussi aux personnels médicaux du Cameroun d’acquérir des connaissances afin d’être compétitif sur le terrain. « La demande des soins en urologie est de plus en plus croissante au Cameroun à la montée des maladies, au vieillissement de la population. A côté de cela, nous avons une rareté de l’offre des soins urologiques dues à l’insuffisance des urologues et à l’absence des infirmières en urologie. A cela vient se greffer l’innovation technologique avec la chirurgie miniinvasive, la robotique. Au vue de tout cela, nous avons pensé que l’une des solutions pour résoudre le problème c’est la promotion d’une expertise infirmière en urologie afin d’améliorer la qualité des soins des patients sollicitant les services d’urologie », Dr Samuel Lele délégué régional du centre de l’association Camerounaise des infirmiers et infirmières du Cameroun.
Une rencontre qui était l’occasion pour les urologues Camerounais de se confronter avec les autres venus d’ailleurs afin d’apprendre d’eux pour un avenir meilleur pour la marche de l’urologie au Cameroun. « L’objectif était de comparer nos habitudes de prise en charge urologiques au Cameroun avec ce que font les autres. C’est pourquoi vous avez vu les interventions en France et aux USA. Chacun explique un peu ce qu’il fait dans son pays au niveau africain et européen. On a comparé et au sortir de là nous avons arrêté des recommandations pour savoir comment mieux faire en fonction de nos réalités, pour améliorer la qualité de soins de nos patients.
On se rend compte que nous ne sommes pas très loin des autres, on a parfois les moyens limités mais on est proche et on se débrouille pas mal. Toutes les activités que nous avons menées devront nous permettre de mener un partenariat sud-sud », indique le Dr Junior Mekeme Mekeme, Secrétaire général de la (SCUR).
Le Secrétaire général du ministère de la Santé Publique, Pr Louis Richard Njock a pris part à cette joute scientifique au nom du ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie. Il était porteur d’un message du patron de la santé publique au Cameroun. « L’engagement du ministère de la Santé Publique pour la transformation du système de santé n’est plus à démontrer et les initiatives scientifiques comme le présent congre apportent d’avance d’évidence et de suggestions pour une meilleure compréhension des interventions pour atteindre, relever la couverture et la qualité de soins et de services sur le territoire national », relève le Pr Louis Richard Njock représentant le ministre de la Santé Publique. Il est noté que cette rencontre qui s’est tenue du 21 au 22 Septembre 2022 à Yaoundé a connu la présence du président de la SCUR Pr. Angwafo III Fru Fobushi, le représentant de l’Unicef et bien d’autres invités.